Violence sectaire : un identitaire jugé ce lundi pour avoir lancé un cocktail molotov sur une mosquée


FRANCE - (RTL) Un ex-militaire, issu du milieu identitaire, est jugé pour avoir jeté un cocktail molotov sur la porte de la mosquée de Libourne

Un jeune homme de 24 ans, ancien militaire, comparaît lundi 27 octobre devant le tribunal correctionnel de Paris pour avoir jeté en août 2012 un cocktail molotov sur la porte de la mosquée de Libourne (Gironde).

Poursuivi pour "dégradation d'un lieu de culte en relation avec une entreprise terroriste", une qualification pour laquelle le tribunal de Paris a compétence sur tout le territoire, Christophe Lavigne a reconnu avoir lancé dans la nuit du 20 au 21 août 2012 l'engin incendiaire. Celui-ci n'avait pas fait de victime et que peu de dégâts.

Une caserne se situant juste en face de la mosquée de Libourne, les pompiers étaient rapidement intervenus et avaient éteint les flammes avec un simple extincteur. Gravitant alors dans le milieu identitaire, Lavigne avait été interpellé en août 2013 car soupçonné de projeter de tirer sur la mosquée des Minguettes à Vénissieux, dans la banlieue de Lyon. Mais il ne sera pas jugé pour ces faits, car il a bénéficié d'un non-lieu. Lors de sa garde à vue, il avait reconnu spontanément être l'auteur du jet de cocktail molotov à Libourne.

Gravitant dans le milieu identitaire

Alertés notamment par des documents retrouvés chez le militaire, ce sont des proches qui avaient prévenu les autorités. Son avocat Me Xavier Nogueras, qui assure sa défense avec Florian Lastelle, décrit un jeune homme qui, en proie à des "déboires sentimentaux", a été "happé par ses idées", avec lesquelles il affirme avoir désormais rompu.

Après neuf mois en détention provisoire, il a été placé sous contrôle judiciaire avant l'été. Il a depuis quitté l'armée et se reconvertit dans le domaine du vin. Son interpellation avait été accueillie avec soulagement par les représentants de la communauté musulmane, inquiets d'un climat d'islamophobie alors en hausse en France.

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Le terrorisme identitaire trouve son origine dans l'attentat manqué de Maxime Brunerie contre le président français Chirac, le 14 juillet 2002. Depuis des identitaires sont régulièrement jugés pour des faits de violence, soit contre des travailleurs migrants, soit contre contre des militants anti-capitalistes ou bien encore contre les français musulmans et leurs lieux de culte.
Basée sur une idéologie racialiste et sectaire les identitaires trouvent des alliés de circonstance aussi bien chez l'éditorialiste ultra-droite Zemmour que chez les nationalistes catholiques de Riposte Laïque, mais également chez le manipulateur Mathias Cardet (Thomas N'Lend), un lieutenant d'Alain Bonnet de Soral, qui a leur dédié son premier livre, Hooliblack.